lundi 7 novembre 2011

Critique #55 : Captain Easy Volume 1



Captain Easy est un comic strip d'aventure créé par Roy Crane, auteur connu notamment pour ses comic strips Wash Tubbs et Buz Sawyer. Avant d'avoir sa propre série, Captain Easy n'était qu'un personnage secondaire de Wash Tubbs (sa première apparition dans le strip date du 6 Mai 1929). Mais il prit de plus en plus d'importance et obtiendra sa série quelques années plus tard. Ce strip a été publié tous les dimanches pendant plus de 50 ans. Le premier strip a été publié le 30 Juillet 1933 et s'est achevé en 1988. Roy Crane sera aux manettes pendant 10 ans avant de laisser son bébé à Leslie Turner assisté de Walt Scott (pour se lancer dans son nouveau strip Buz Sawyer (lancé en 1943)).


Ce premier volume nous présente donc un personnage haut en couleurs. Captain Easy est volontaire, courageux, intelligent et il a du caractère. Dans la vie, c'est une sorte d'aviateur au fait de l'utilisation des armes. On fait sa connaissance le jour où il accepte une mission d'espionnage pour le compte du gouverenement Chinois. Bien évidemment tout ne se passera pas comme prévu. Notre héros va se retrouver pris dans un conflit dans une région arriérée de la Chine où la "technologie" est inconnue. Seul sa débrouillardise et son intelligence lui permettront de s'en sortir. Mais ce ne sera pas tout car son esprit aventurier le conduira dans les griffes d'une tribu de femmes dont leur chef voudra "épouser" Easy. La encore il se débrouillera pour s'en sortir. Mais ce sera une nouvelle fois pour me se retrouver dans de nouveaux ennuis. En effet, il Captain Easy devra affronter des pirates Chinois...

Roy Crane est un des pères du comic strip d'aventure. Chronologiquement, on peut même dire que c'est LE créateur du genre (il a beaucoup expérimenté dans le genre via son strip Wash Tubb et ce des années avant l'apparition des Flash Gordon, Buck Rogers, Prince Valiant, Terry and The Pirates...(nb: Wash Tubbs a été créé en 1924!)). Au regard de ce premier tome, on peut dire qu'il maitrise bien son affaire. Les aventures de Captain Easy sont passionnantes. C'est très exotique. C'est bourré d'action. Les histoires sont bien construites. C'est également amusant (notamment lorsque Easy est confronté à la gent féminine).

 Graphiquement, c'est très intéressant. Le style graphique de Roy Crane est très différent des autres maitres du comic strip d'aventure (on est loin d'un style photoréaliste à la Alex Raymond ou d'un style cinématographique à la Milton Caniff). Ici, on a plutôt à faire à un style à la Hergé (et sa fameuse ligne claire). L'encrage se "résume" au contour des formes dessinées. La couleur joue donc un rôle très important. Le choix de la palette de couleur utilisé par l'artiste est assez surprenant. Mais ce choix fonctionne à merveille. Ici, point (ou peu) de couleurs sobres. On est plutôt dans de la couleur très lumineuse (à la lmite du flashy). Autre chose intéressante : Roy Crane se base énormément sur des techniques d'aplats. Les dégradés sont rares. On pourrait se poser des questions sur le résultat. Mais il n'en est rien. Il suffit d'oberver les planches pour se rendre compte que ça fonctionne à merveille. Le mariage des couleurs est parfait.

Après tous ces points positifs, il faut également parler d'un point noir : la mise en page des strips. En effet, j'ai, à plusieurs reprises (je n'ai pas compté précisément), eu des problèmes de lecture de la planche. En temps normal, notre oeil est habitué à une certaine logique quand nous lisons une page de BD. Sur Captain Easy, cette logique est plusieurs fois non respectée. Je vais m'expliquer avec une petite démonstration :


L'image 1 nous montre une mise en page "logique". La seconde image est l'exemple type de ce que vous retrouverez régulièrement sur Captain Easy. Cela n'aurait pas été très gênant si l'auteur indiquait systématiquement (avec une petite flèche) l'ordre de lecture des panels. Mais il le fait rarement. Cela gêne un peu le rythme de lecture. C'est n'est pas catastrophique. Mais c'est un peu perturbant.

Fantagraphics nous propose une nouvelle fois une édition de toute beauté. Grand format (environ 27cm de large pour 37cm de haut), Hardcover. Les strips sont parfaitement reproduits. Ajoutez à cela un préambule écrit par Charles Schulz (le créateur des Peanuts), une préface très intéressante écrite par Rick Norwood, et surtout un excellent article de Jeet Heer et vous avez ce qui compose cette édition. A la limite, on peut s'interroger sur la couverture assez surprenante (relativement à ce que fait d'habitude l'éditeur).

Bref, je ne peux que vous conseiller de jeter un oeil si vous en avez l'occasion à Captain Easy. C'est un comic strip qui vaut le détour.


Note Globale : /5
Note du Livre : et demi /5

En bonus, je vous propose cette vidéo réalisée par Fantagraphics pour présenter Captain Easy :

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